L’homme et la brute au XVIIe siècle, Une éthique animale à l’âge classique ?
EAN13
9791036204944
Éditeur
ENS Éditions
Date de publication
Collection
La croisée des chemins
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L’homme et la brute au XVIIe siècle

Une éthique animale à l’âge classique ?

ENS Éditions

La croisée des chemins

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On sera sans doute déçu si l’on cherche au XVIIe siècle les prémisses d’une
éthique animale. Les « bêtes brutes », comme on les appelle alors, sont
exclues de la sphère des obligations, et pas seulement par quelques cartésiens
mécanistes. De nombreux auteurs soutiennent que les bêtes sentent, ou qu’elles
ont une âme qui n’est pas trop différente de la nôtre, ou encore qu’elles sont
dotées de raison, les prenant parfois même comme point de comparaison afin de
rabaisser l’orgueil humain. Nombreux sont ceux qui s’indignent de la cruauté à
leur égard, et d’autres vont jusqu’à leur reconnaître des droits. La diversité
des positions, des représentations et des arguments coïncide donc assez
rarement avec les accusations adressées de nos jours à l’âge classique. Tous
ne sont pas cartésiens, et la « théorie » de l’animal-machine est peut-être un
petit peu plus que l’effet d’un préjugé. Aucun pourtant n’envisage de lien
éthique, moral ou juridique avec les bêtes. Paradoxalement, les plus
affranchis de tout anthropocentrisme leur accordent des droits, mais affirment
le plus radicalement l’absence de lien éthique avec les bêtes. Lire ces œuvres
d’un autre âge à l’aune d’une question qu’elles ne pouvaient pas formuler
permet d’inquiéter les évidences qui sont les nôtres, et d’y trouver des
ressources pour poser et résoudre des problèmes qui n’étaient pas les leurs.
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