A la santé du feu, roman

Dorothée Werner

JC Lattès

  • Conseillé par
    5 mai 2013

    Une petite tâche suspecte lors d'un examen de contrôle et le cancer qu'elle croyait vaincu refait surface dans la vie de la narratrice. Mais pourquoi envisager le pire? Après tout, c'est peut-être un simple virus. Commence alors la longue attente, 40 jours pour traiter le potentiel virus à grands coups d'antibiotiques, 40 jours de patience et d'angoisse, d'espoir et de courage, 40 jours pour savoir si la vie va continuer ou si la mort guette.

    40 jours, c'est très long quand on attend un examen médical décisif. Pour conjurer l'attente, la peur ou le sort, Dorothée WERNER a entrepris de se confier sur le papier dans un journal intime, carnet de bord où les jours s'égrènent, presque semblables, tournés uniquement vers le "D-Day". Elle confie ses espoirs, ses moments de désespoir, son sentiment d'injustice. Elle se pose des questions, cherche la réponse dans son passé. Elle évoque ses errements vers les médecines douces, l'acupuncture, le magnétisme, etc., vaines tentatives de mettre toutes les chances de son côté.
    Mais 40 jours, c'est long à lire aussi! Cela serait politiquement correct de dire que tout cela est touchant, poignant même, mais au final, c'est surtout grandiloquent et plombant. Le style lourd, les envolées lyriques, les métaphores alambiquées détournent le propos et au final on ne ressent rien, si ce n'est un léger ennui et l'envie d'en finir au plus vite avec cette prose qui souvent s'égare. Si l'on comprend bien que Dorothée WERNER ait ressenti l'envie d'exorciser l'angoisse par l'écriture, on comprend moins son désir d'être publiée. Son expérience profitera peut-être à ceux qui sont touchés par le cancer, mais rien n'est moins sûr. Après tout, dans la maladie, on est toujours seul...


  • Conseillé par
    2 avril 2013

    Après avoir combattu et gagné contre la maladie, l'auteure passe un examen. Le résultat demande des analyses poussées et quarante jours d'attente. Des analyses qui seront un couperet. Au jeu pile ou face, elle gagne soit de retour la maladie soit la tranquillité. Elle a décidé de consigner ces quarante jours d'attente dans un journal. Une éternité où sa vie se joue. Reprendre le chemin d'une guerre qui sera encore plus dure, plus féroce ou alors être un soldat exempté. Tromper l'éternité de l'attente avec la rage et l'espoir à fleur de peau, supporter les remarques maladroites d'un entourage et comme il n'y à plus rien à perdre, se tourner vers des médecines dites parallèles. Grand reporter, Dorothée Werner plonge dans ses souvenirs et la question légitime "pourquoi moi?" est là. Brûlante, douloureuse. Pour rompre l'attente, la légèreté et l'humour s'invitent.

    Je ne suis pas très fan des phrases où des mots anglophones viennent se glisser mais ici j'ai compris qu'ils représentaient la bouffée d'espoir de l'auteure. Dans ce livre écrit à vif, l'urgence se ressent et quelquefois j'ai eu l'impression de me perdre un peu dans le dédale de ses réflexions. Mais justement s'immerger permet de revenir à l'essentiel dans des moments où la pression est forte. Insoutenable. Et me suis retrouvée par fragments dans ce livre où l'intime de l'auteur a été un miroir tendu. Des passages poignants, si justes comme écrits sur le fil du rasoir qui transmettent des paquets d'émotions !

    Et tant pis si ce livre n'est pas parfait car à mes yeux, il exprime le combat, la rage et l'espoir contre la maladie. Un livre hérisson qui est comme une claque tant il y a de passages qui prennent aux tripes !