- EAN13
- 9782072098970
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 23/08/2014
- Collection
- Tel
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - Gallimard 19,00
En 1930, alors que, surréaliste dissident, il travaillait à la revue
Documents, Michel Leiris fut invité par son collègue l'ethnographe Marcel
Griaule à se joindre à l'équipe qu'il formait pour un voyage de près de deux
ans à travers l'Afrique noire. Écrivain, Michel Leiris était appelé non
seulement à s'initier à la recherche ethnographique, mais à se faire
l'historiographe de la mission, et le parti qu'il prit à cet égard fut, au
lieu de sacrifier au pittoresque du classique récit de voyage, de tenir
scrupuleusement un carnet de route. Mais, tour personnel donné à cette
pratique, le carnet de Michel Leiris glissa vite vers le journal intime, comme
s'il était allé de soi que, s'il se borne à des notations extérieures et se
tait sur ce qu'il est lui-même, l'observateur fausse le jeu en masquant un
élément capital de la situation concrète. Au demeurant, celui pour qui ce
voyage représentait une enthousiasmante diversion à une vie littéraire dont il
s'accommodait mal n'avait-il pas à rendre compte d'une expérience cruciale :
sa confrontation tant avec une science toute neuve pour lui qu'avec ce monde
africain qu'il ne connaissait guère que par sa légende ?
Documents, Michel Leiris fut invité par son collègue l'ethnographe Marcel
Griaule à se joindre à l'équipe qu'il formait pour un voyage de près de deux
ans à travers l'Afrique noire. Écrivain, Michel Leiris était appelé non
seulement à s'initier à la recherche ethnographique, mais à se faire
l'historiographe de la mission, et le parti qu'il prit à cet égard fut, au
lieu de sacrifier au pittoresque du classique récit de voyage, de tenir
scrupuleusement un carnet de route. Mais, tour personnel donné à cette
pratique, le carnet de Michel Leiris glissa vite vers le journal intime, comme
s'il était allé de soi que, s'il se borne à des notations extérieures et se
tait sur ce qu'il est lui-même, l'observateur fausse le jeu en masquant un
élément capital de la situation concrète. Au demeurant, celui pour qui ce
voyage représentait une enthousiasmante diversion à une vie littéraire dont il
s'accommodait mal n'avait-il pas à rendre compte d'une expérience cruciale :
sa confrontation tant avec une science toute neuve pour lui qu'avec ce monde
africain qu'il ne connaissait guère que par sa légende ?
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