- EAN13
- 9791035105761
- Éditeur
- Publications de la Sorbonne
- Date de publication
- 03/04/2020
- Collection
- Histoire ancienne et médiévale
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Communautés d’habitants au Moyen Âge
(XIe-XVe siècles)
Publications de la Sorbonne
Histoire ancienne et médiévale
Autre version disponible
-
Papier - ED SORBONNE 37,00
La formation des communautés d’habitants (sous une forme villageoise ou
urbaine, groupée ou non) est un phénomène clé qui a touché l’ensemble de
l’Occident latin à partir du xie siècle. Son étude a connu une certaine vogue
dans le dernier quart du xxe siècle, dans divers pays d’Europe, où l’on s’est
toutefois appuyé sur des présupposés notionnels et méthodologiques très
variables qui ont abouti à des résultats intéressants mais peu articulés. Le
travail collectif mené dans le cadre du LaMOP (Paris 1) a visé à dépasser
l’hétérogénéité des points de vue, à l’aide d’hypothèses de travail
spécifiques. En particulier, il s’est agi de prendre au sérieux le fait social
qu’est « l’habiter », impliquant entre autres que la cohésion des communautés
reposait moins sur des rapports de parenté que sur l’idée d’appartenance
commune à un lieu. Cet attachement se fondait quant à lui sur la définition
d’un certain nombre de ressources réservées et liées à l’habitat lui-même,
d’une part, et sur la définition de pôles d’attraction durable et eux aussi
monopolistiques : les églises paroissiales et leur cimetière. Avec ces deux
référents que sont l’habitat et la paroisse, le statut dépendant des
tenanciers paysans passe à l’arrière-plan : les agriculteurs dépendants ne
sont donc plus pensés par rapport à leurs seigneurs mais par rapport à leur
lieu de résidence et de culte. Les dépendants sont ainsi transformés en
habitants, et les communautés d’habitants peuvent donc être considérées comme
des formes d’enchantement, de la domination sociale, contribuant ainsi à la
reproduction à long terme du système seigneurial.
urbaine, groupée ou non) est un phénomène clé qui a touché l’ensemble de
l’Occident latin à partir du xie siècle. Son étude a connu une certaine vogue
dans le dernier quart du xxe siècle, dans divers pays d’Europe, où l’on s’est
toutefois appuyé sur des présupposés notionnels et méthodologiques très
variables qui ont abouti à des résultats intéressants mais peu articulés. Le
travail collectif mené dans le cadre du LaMOP (Paris 1) a visé à dépasser
l’hétérogénéité des points de vue, à l’aide d’hypothèses de travail
spécifiques. En particulier, il s’est agi de prendre au sérieux le fait social
qu’est « l’habiter », impliquant entre autres que la cohésion des communautés
reposait moins sur des rapports de parenté que sur l’idée d’appartenance
commune à un lieu. Cet attachement se fondait quant à lui sur la définition
d’un certain nombre de ressources réservées et liées à l’habitat lui-même,
d’une part, et sur la définition de pôles d’attraction durable et eux aussi
monopolistiques : les églises paroissiales et leur cimetière. Avec ces deux
référents que sont l’habitat et la paroisse, le statut dépendant des
tenanciers paysans passe à l’arrière-plan : les agriculteurs dépendants ne
sont donc plus pensés par rapport à leurs seigneurs mais par rapport à leur
lieu de résidence et de culte. Les dépendants sont ainsi transformés en
habitants, et les communautés d’habitants peuvent donc être considérées comme
des formes d’enchantement, de la domination sociale, contribuant ainsi à la
reproduction à long terme du système seigneurial.
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