Les nouvelles aventures de San-Antonio. Arrête ton char, Béru!, roman givré
EAN13
9782213635811
ISBN
978-2-213-63581-1
Éditeur
Fayard
Date de publication
Collection
Littérature française (16)
Séries
Les nouvelles aventures de San-Antonio.
Nombre de pages
308
Dimensions
20 x 13 cm
Poids
268 g
Langue
français
Code dewey
849
Fiches UNIMARC
S'identifier

Les nouvelles aventures de San-Antonio. Arrête ton char, Béru!

roman givré

De

Fayard

Littérature française

Indisponible

Autre version disponible

Autres livres dans la même série

Tous les livres de la série Les nouvelles aventures de San-Antonio.
Avertissement?>Toute ressemblance entre les personnagesde ce roman et quelques maudits Québécoisexistant, ayant existé ou s'apprêtant à exister,ne serait que le fruit juteuxde mon imagination débordante.?>DEUX PRÉAMBULES?>(étrangesques)?>?>1?>quelque part au nord de Montréal (Québec)?>L'été indien avait soudainement remisé ses plumes rousses d'apparat. Les dernières feuilles avaient été soufflées par un blizzard glacial. Depuis plus d'une semaine, des bourrasques de neige tourmentaient le massif des Laurentides. Des congères plus hautes que la cime des bois d'un caribou s'étaient formées de part et d'autre de la route, transformant l'étroite chaussée en piste de bobsleigh.Agrippée à ses quatre roues motrices, la Jeep Wrangler traçait son chemin à vive allure. Dans les courbes, le conducteur n'hésitait pas à laisser son véhicule glisser le long de la paroi givrée, quitte àêtre renvoyé sur le bord opposé, puis éjectéà nouveau vers la congère d'en face, jusqu'à regagner le milieu du chemin à la faveur d'une portion de ligne droite. Peu de risques de croiser un second fou furieux du guidon sur cette allée privative conduisant au lac Maskinongé ! Surtout pas en plein milieu de la nuit.À la lueur des phares, le corridor neigeux défilait comme sur l'écran d'une Play-station. Au côté du chauffeur, Louise s'était endormie, assommée de pétards et de margaritas. Plutôt hot, la soirée, tabernacle ! Les Tremblay avaient su arroser et enfumer dignement leur pendaison de crémaillère.Jasper leva le pied à l'amorce de l'ultime virage. Le week-end précédent, alors qu'il rentrait sur les coups de deux grammes du matin, il s'était laissé surprendre par une vitesse excessive et le terre-plein rendu meuble par les premiers flocons. Résultat : il avait défoncé la barrière de sa propriété et s'était escrimé durant tout le dimanche à la rafistoler.Pas de danger, cette fois : le portail était resté grand ouvert. Il lui semblait pourtant l'avoir refermé avant de partir. Le vent, sans doute, qui l'avait écarté... ou les effets conjugués du cannabis et de la tequila sur son esprit embrumé ?Il alla se garer sous l'auvent du chalet, sortit en frissonnant, contourna le 4 x 4 et chargea sa compagne sur ses épaules. Inutile d'essayer de la réveiller. Sportive et clean durant ses journées à la fac, Louise avait pour habitude de se mettre minable, de se déchirer la tête à chaque fin de semaine.Il commençait à la connaître. Elle allait roupiller le restant de la nuit, puis elle s'éveillerait, pimpante, trottinerait jusqu'à la cuisine, préparerait un bon café, réchaufferait des muffins et des pancakes qu'elle tartinerait de beurre de cacahuète ou napperait de sirop d'érable.Jasper déposa la fille sur son lit en ahanant, lui ôta ses bottillons et ressortit verrouiller la Jeep et couper la lumière extérieure.Malgré les mugissements de la bise, il lui sembla percevoir des crissements de pas dans la neige. “Encore un maudit glouton attiré par les poubelles”, songea-t-il. Il alla décrocher sa carabine dans l'entrée, l'arma et se dirigea à pas de loup vers la cabane à ordures.***Le lit s'était mis à gîter tel un rafiot dans la tempête. Le tangage se conjuguait au roulis pour endiabler ce satané plumard.Louise entrouvrit les paupières, écarquilla les yeux, eut le tort de fixer le plafond. La loupiote suspendue à l'aplomb du matelas dansait une folle sarabande, l'aspirait dans un tourbillon hypnotique qui s'accélérait sans fin.La jeune fille jaillit de sa couche, tituba jusqu'à la salle d'eau. Elle n'eut pas le temps d'atteindre la lunette convoitée, s'accrocha au rebord du lavabo, laissa fuser d'un jet les sulfureux reliquats qui encombraient son estomac.Provisoirement soulagée, elle entreprit de nettoyer la vasque. Puis elle se déshabilla, éparpillant ses frusques souillées sur le carrelage. Une douche impétueuse lui remit les idées en place. Elle regagna la chambre, s'abattit nue sur la couverture, bras et jambes en croix, implorant l'accalmie. Mais déjà, au-dessus d'elle, la lampe reprenait son tournis. Une nouvelle escale à la toilette ne tarderait guère à s'imposer.Le couinement de la porte détourna son attention jusqu'alors centrée sur ses problèmes gastriques. Elle poussa un bref cri de terreur à la vue du plongeur sous-marin qui venait d'entrer dans la pièce d'un pas pataud, masque sur le visage, bouteille arrimée dans le dos.
S'identifier pour envoyer des commentaires.